Accès au foncier coutumier

 

La notion « d’accueillants et d’accueillis »

Classiquement, on peut dire qu’en milieu kanak le droit d’utilisation et de gestion du foncier est acquis par le premier clan arrivé historiquement dans la zone et qui l’a défriché.

Le terme « accueillis » est souvent utilisé pour désigner les clans qui seraient arrivés par la suite et auraient bénéficié, de la part des « accueillants », d’un accès au foncier par un transfert de droit d’usage. Les relations entre « accueillants » et « accueillis » sont basées sur un système d‘alliance avec services réciproques (accès à la terre, protection, renforcement démographique…).

Cependant, l’utilité actuelle de cette notion est discutable en raison de la difficulté d’identifier objectivement l’accueillant et l’accueilli, notamment du fait :

  • des importants mouvements de population qui ont touché la Grande-Terre et les îles loyautés (clans migrateurs, guerres claniques, impact de l’évangélisation et de la colonisation avec les cantonnements et les spoliations foncières) ;
  • de la généalogie des clans retransmise par une société traditionnellement orale ;
  • de l’évolution du statut des clans avec le temps ;
  • des alliances entre clans.

Cette notion a pu évoluer de manière importante en fonction de la pression foncière et du contexte local (social, politique, économique).

L’expérience montre que la dichotomie accueillis/accueillants est réductrice, équivoque et ne contribue pas au traitement serein des questions foncières.

C’est pourquoi, pour faire aboutir les projets d’attribution foncière, la recherche d’un consensus coutumier est souvent la seule alternative.